Le début du printemps est là. Nous sommes le 23 mars et, juste avant que le froid revienne (si on en croit les prévisionnistes), je pars pour un tour autour de Toulouse. Kurviger me propose une belle boucle de 267 kilomètres dans le quart sud-ouest toulousain.

 
Cette belle boucle traverse donc, excusez du peu, Pays Muretain, Volvestre, Porte du Comminges, Comminges, Pays de Saves, Coteaux de Gascogne, Astarac, Pays d'Auch, Lomagne et Pays Toulousain.




Itinéraire Suivi: 


Je pars de la banlieue toulousaine à 9h00. Cap au Sud pour le pittoresque Pays Muretain, joli petit coin niché entre Toulouse et les Pyrénées et centré sur la ville de Muret. Les collines verdoyantes se mêlent aux petits villages endormis, jusqu'à me conduire au pied de la route des crêtes à Marquefave. 
 
Cette jolie route serpente à travers les collines. Elle offre des panoramas sur la campagne et la vallée de la Garonne. Doucement, cela me conduit aux portes du Volvestre. J'arrive à Carbonne. Etrange émotion... Il y a 25 ans maintenant, j'habitais dans ce coin. Cette petite ville se love au cœur du Pays de Volvestre, telle une perle rare dans l’écrin de la Haute-Garonne. 

Juste avant la route des crêtes à Marquefave
 
Arrivée à Carbonne
 
Je me souviens du marché qui s’anime, au petit matin, sur la place Jules Ferry. Les habitants se croisent, échangent des sourires complices, et le parfum du café flotte dans l’air. On y trouve aussi des artisans passionnés, leurs créations exposées avec fierté : bijoux d’argent, poteries aux formes organiques, et toiles vibrantes de vie.
A l'instant, je passe près de « Gelis », le pâtissier... Un sourire s'accroche à mes lèvres au souvenir de son merveilleux Saint-Honoré. Je traverse le pont de Carbonne qui enjambe la Garonne. Les cloches de l’église Saint-Laurent ne sonnent pas encore. Le Volvestre, vaste territoire aux collines douces, s’étend autour de la ville. Longages, Montesquieu-Volvestre, Gensac-sur-Garonne… Chacun a son histoire, ses traditions, ses fêtes villageoises où l’on danse, parfois, jusqu’au bout de la nuit. J'aperçois les départs des sentiers de randonnée. De celles qui serpentent à travers les bois, offrant des panoramas sur les Pyrénées encore lointaines ici.
 
 

Eglise Saint-Laurent à Carbonne
 
Je continue de suivre la trace sur le GPS. Celui-ci me conduit jusqu'à Rieux-Volvestre et, de là, je pars vers les contreforts des Pyrénées qui commencent et s’étirent comme des géants endormis.  Là où se trouvent les Portes du Comminges. Ce nom résonne comme une invitation à franchir un seuil, à pénétrer un monde où le temps s’étire et se plie aux caprices des saisons. 
 
Puis vient le Pays du Comminges. Celui où se trouve l’Isle-en-Dodon, douce et accueillante, qui en est la première porte franchie en venant du Gers ou de Toulouse par le chemin classique. Ensuite, vient Montesquieu-Guittaut, niché au creux des collines. Ses vieilles pierres racontent les légendes des troubadours et des chevaliers errants. On dit que les vents murmurent encore les vers d’amour et de bravoure dans les champs alentour. Plus loin, bien sûr, il y a la grande et belle Saint-Bertrand-de-Comminges, la cité médiévale qui se dresse fièrement. Ses remparts témoignent des siècles passés, tandis que la cathédrale Sainte-Marie (également appelée Notre-Dame, c'est selon) majestueuse, semble toucher le ciel. Les ruelles pavées serpentent entre les maisons de pierre, et chaque pas résonne comme une note de musique dans ce théâtre du temps.

 
Il y a aussi les vestiges antiques de Lugdunum Convenarum qui rappellent que le Comminges fut jadis une terre de rencontres et d’échanges. Les dieux romains veillent encore sur ces pierres, et les visiteurs s’émerveillent devant les thermes et les mosaïques qui ont survécu aux âges. Enfin, la Basilique Saint-Just-de-Valcabrère, solennelle et mystérieuse, se dresse au sommet d’une colline. Les pèlerins y viennent chercher la paix intérieure, tandis que les artistes y trouvent l’inspiration. Les fresques racontent les légendes des saints et des martyrs, et les voûtes veulent toucher les étoiles.

Les Portes du Comminges et le Comminges sont bien plus que des passages géographiques et des noms de Pays Toulousains... Ce sont des seuils vers l’imaginaire, des fenêtres ouvertes sur l’histoire et la poésie. Alors ? Presque... Je me laisserais emporter par le vent du sud, afin de suivre les sentiers qui serpentent entre les collines, pour découvrir la magie de ce pays où le temps s’écoule doucement, comme une mélodie éternelle. 

Mais, non! Pas aujourd’hui! Ma mélodie personnelle me conduit plutôt jusqu'à Aurignac, la célèbre cité de l'Aurignacien.

Aurignac

Eglise Saint-Pierre à Aurignac
 
Aurignac, ce nom résonne comme une mélodie ancienne, portant en elle les échos d’un passé riche et mystérieux. Nichée dans l’ouest du département de la Haute-Garonne, cette commune occitane évoque des images de collines douces, de ruelles pavées, et de secrets enfouis dans les grottes alentours. Aujourd'hui le soleil est encore timide, pourtant j'ai tendance à croire qu'Aurignac s’éveille à mon passage. Les rayons caressent les toits de tuiles, illuminant les façades des maisons centenaires. Les volets s’ouvrent lentement, révélant des intérieurs empreints d’histoire. Les voix des habitants se mêlent aux chants des oiseaux, créant une symphonie matinale qui résonne dans les ruelles étroites. 

La grotte, gardienne des temps anciens, se cache dans les hauteurs, telle une geôlière silencieuse. Ses parois ont abrité nos ancêtres, leurs peintures rupestres racontant des histoires de chasse, de célébrations, et de mysticisme. On dit que si l’on écoute attentivement, on peut encore entendre les murmures des chasseurs préhistoriques. Car, oui! C'est bien ici que l'Aurignacien fut défini, lors des fouilles de la grotte par Edouard Lartet en 1860. 

L’église Saint-Pierre-aux-Liens, fière et solennelle, se dresse au cœur du village. Ses vitraux colorés filtrent la lumière, projetant des ombres dans l’allée centrale. Les bancs de bois poli accueillent les fidèles, tandis que les fresques murales racontent des légendes oubliées.

Le château Comtal d'Aurignac

 
La tour de Savoie, vestige d’un temps où les seigneurs régnaient en maîtres, se dresse fièrement sur la place du marché. Ses pierres grises portent les cicatrices des siècles passés, témoins silencieux des luttes et des amours qui ont animé ce lieu. Aurignac, petite perle du Comminges, tu es un poème gravé dans la pierre, une histoire qui se raconte à travers les siècles. Que tes rues pavées et tes vieux murs continuent à murmurer leurs secrets, pour que nous puissions les écouter et les transmettre aux générations futures.
 
J'arrive, maintenant, à Boulogne-sur-Gesse. Cité du passage entre Comminges et Coteaux de gascogne et Astarac. Les Coteaux de Gascogne sont une mosaïque de vignobles, de champs de tournesols en saison et de villages pittoresques. Ici, le temps semble s’étirer, rythmé par les saisons et les vendanges. Les vignes, gorgées de soleil en été, produisent des vins pouvant être d’exception, tels que le Madiran et le Saint-Mont. Les collines ondulantes offrent des panoramas à couper le souffle. Les Coteaux de Gascogne ne se résument pas qu’au vin. On y découvre également une gastronomie généreuse, avec des produits du terroir comme le foie gras, le magret de canard, et bien sûr, la fameuse dinde fermière du Gers. Élevée sur ces coteaux, cette volaille séduit les palais les plus exigeants.
 
À l’est des Coteaux de Gascogne, l’Astarac déploie ses charmes discrets. Ce territoire, situé au pied du plateau de Lannemezan, est le berceau des principales rivières gasconnes. Entre coteaux boisés et vallées verdoyantes, l’Astarac offre des paysages impressionnistes qui se dévoilent au gré des chemins. L’Astarac, avec ses villages dispersés et son identité profondément rurale, est un appel à la préservation. 
 
La route me conduit vers le chef-lieu du Gers, à savoir la ville d'Auch.
 
Cathédrale Sainte-Marie d'Auch

La place de la cathédrale
 
Hasard de l'horaire ou calcul retord, je me trouve à Auch à 12h30, juste à l'heure du déjeuner... S'agit-il d'un appel à l'abandon gustatif ? J'y flâne quelques minutes, le temps de repérer un endroit pour me restaurer. 
 
Plusieurs choses sont à voir ici. Il y a l’Escalier Monumental, emblème de la ville. Construit en 1863, il relie la ville historique à la ville nouvelle. Au sommet, se découvre une vue imprenable sur la ville et la vallée du Gers. Par temps clair, on aperçoit même la chaîne des Pyrénées. Le plus célèbre des gersois trône, aussi, à l'arrivée de l'escalier. Le célèbre Capitaine des Mousquetaires du Roi est là, au sommet des marches, figé dans le bronze. Je n'ai pas le temps d'y aller. Je me contente d'arriver sur le parvis de la Cathédrale Sainte-Marie, qui domine la ville avec prestance. Sa construction s’est étalée sur deux siècles, de 1489 à 1680. 
 
Je flâne dans les ruelles pavées du centre historique d’Auch. J'admire les maisons à colombages, les places animées et les boutiques artisanales. Chaque coin recèle une histoire captivante.
 
Maison Fedel et rue Dessoles à Auch

Rue Salleneuve à Auch

Je repars à 13h30 et sort du Pays d'Auch par un chemin de terre. C'est là, que je tombe par hasard, sur le magnifique village médiéval de Montaut-les-Créneaux. Encore une pépite gersoise comme ce département en recèle tellement d'autres... Montaut-les-Créneaux se dresse fièrement à une altitude de 250 mètres. Ce petit village médiéval, restauré avec grand soin, offre un charme indéniable et authentique ainsi qu'une vue imprenable sur la vallée de l’Aulouste. Le village est un hymne aux vieilles pierres. Il y a le château, l’église romane, et la tour-porte datant du XIIe siècle. Les maisons à colombages restaurées ajoutent à l’atmosphère pittoresque.


Eglise de Montaut-les-Créneaux


 
 
Je passe la belle cité de Mauvezin. Sous le règne de Charlemagne, des terres furent détachées du Comté d’Armagnac pour former le Vice-Comté du Petit Fezensac (ou Fezensaguet). Au cœur de ce territoire, se dresse le castelnau de Mauvezin. En 1275, Géraud V lui octroya sa charte des coutumes, marquant ainsi son histoire et son identité. Mauvezin, avec ses ruelles pittoresques, ses maisons à colombages, et son château médiéval, offre une jolie plongée dans le passé.
 
La Lomagne, quant à elle, est un vaste territoire qui s’étend à l’est du Gers. J'y suis maintenant. Avec ses 41 communes, elle incarne l’âme des bastides. Ces villages fortifiés, construits au Moyen Âge, sont des témoins vivants de l’histoire. Leurs places centrales, leurs arcades, et leurs maisons à colombages évoquent une époque où le commerce et la vie communautaire animaient ces lieux. La campagne de la Lomagne est un tableau changeant au fil des saisons. Les champs, encore vierge ou avec du Colza en cette saison, les vignobles et les collines verdoyantes invitent à la contemplation. Ici, le temps ralentit, et l’art de vivre à la gasconne se savoure à chaque instant.
 
Le Gers

Encore quelques kilomètres et je retrouve le Pays Toulousain par Cadours et Lévignac. Voilà une belle balade pour célébrer l'arrivée du printemps, ma foi. 

Sources et crédits de cet article :

 
Site sur le Comminges
  

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