Samedi 20 avril, le froid revient en force depuis quelques jours, mais le soleil est toujours présent... La météorologie de cette année 2024 est vraiment dérégulée... Comme le fonctionnement des humains peut-être... Ou alors c'est l'inverse ? 
 
Et alors ? Je suis seul pour la journée, la tentation du bicylindre flat-twin est la plus forte. J'ai bien envie de filer à l'anglaise entre les eaux du Lot et celles de la Garonne. Je me construis un itinéraire dans un petit pays aux chemins blancs de calcaire qui distille un charme discret dans une élégance tout en retenue. 
 
Lauzerte et sa campagne environnante

Bien sûr! Je parle du Quercy Blanc, le pays des bastides et des castelnaux médiévaux, des champs de lavande en saison (pas tout de suite donc!) et des vergers à perte de vue. J'ai donc, en point de mire, le nord du Tarn-et-Garonne et le sud du département du Lot, pour cette balade à moto qui se veut bucolique.

Itinéraire Suivi: 


Mais à propos, qu'est-ce donc le Quercy Blanc ? Egalement appelé Carcin Blanc en occitan, c'est une région naturelle située au nord-est du Bassin aquitain et son périmètre englobe le sud du Quercy historique. Il commence à partir de la confluence de la Garonne avec le Tarn, à environ cinquante kilomètres au nord de Toulouse. Il s’étend en diagonale de Moissac à Villeneuve-sur-Lot, et d’Agen à Cahors. Cette contrée est jalonnée de grands plateaux calcaires et de douces collines, sillonnée par de nombreux cours d'eau et parsemée de villages pittoresques et accueillants, de prime abord. La roche affleurante dans le Quercy Blanc est principalement une roche calcaire de couleur claire, d'où le nom de « Quercy Blanc » ou de « causse blanc » de la région.
 




A 9h00, je démarre la bécane. La circulation est faible à cette heure. Je rencontre peu de monde. Je traverse Bouconne et arrive à Lévignac. Là, je pars vers Thil et la Lomagne afin d'entrer en Tarn-et-Garonne. Mon itinéraire passe par Saint-Sardos, son vignoble et son trésor caché, sa cave ancestrale.

Saint-Sardos
 
De là, je file en direction de Saint-Nicolas-de-la-Grave où, d'ailleurs, je m'arrête prendre un café et faire le plein d'essence. C'est ici que se trouve la confluence du Tarn et de la Garonne évoquée plus haut. J'entre donc dans le Quercy, peu après. 
La première pépite de cette balade dans le Quercy Blanc est la bastide de Castelsagrat. Pour entrer dans cette bastide, je m'écarte, légèrement, de mon itinéraire. Mais la place de la liberté, au centre du village, mérite bien ce détour et quelques pas. Les quatre côtés de la place sont couverts des arcades caractéristiques des bastides. 

Castelsagrat

Castelsagrat

Castelsagrat, connu sous la Révolution sous le nom de Chêne-Vert et La Montagne-de-Traverse, est donc une bastide du XIIe siècle, enchâssée dans les paysages pittoresques du nord-ouest du département du Tarn-et-Garonne. Cette belle cité historique me dévoile ses trésors architecturaux et son patrimoine culturel. J'y flâne quelques instants, afin de découvrir de jolies maisons à colombages.


Chemin faisant, c'est maintenant le village de Montjoi qui marque une nouvelle étape. Je pourrai y arriver sur un air bien connu de Pierre Perret... Oui!! Celui-là... Non! Pas le « zizi », mais celui des jolies colonies de vacances... En effet, le chanteur y conte, avec humour, ses souvenirs de colo de l'été 1942, dans ce petit village perché sur sa butte. En bon cancre, le chanteur ne dit rien de la guerre de Cent Ans, qui ravagea cette bastide de 1255.
 
D'ailleurs, Montjoi et Castelsagrat la précédente bastide, furent longtemps des rivales. Quand l'une tombait aux mains des anglais, l'autre était française...

Porte fortifiée de Montjoi

Les deux rues de Montjoi

Monjoi conserve un charme certain. Son puit, sa porte fortifiée et de magnifiques maisons en pierre, d'un blanc crème, qui s'alignent sur les deux rues paisibles y contribuent indéniablement. J'y fais le tour des remparts et vais jusqu'au joli point de vue sur la campagne environnante. 



Je rejoins tranquillement la star du Quercy Blanc. Je parle, bien sûr, de la ville médiévale de Lauzerte. Au détour d'un virage, la ville apparaît en haut de son éperon rocheux, dominant les champs encore vierges en cette saison. Des siècles d'agriculture, patiente et obstinée, ont dessiné la campagne douce et sans à-coups, observable depuis les divers promontoires et balcons du village. 

Lauzerte

Lauzerte

Comment ne pas perdre la tête ici ? Les routes, rues et chemins tournent en spirales et font arriver le touriste au sommet de l'éperon, où se trouve l'église Saint-Barthélemy. Lauzerte fut d'abord un castelnau avant de se rapprocher de la bastide grâce à sa belle place des Cornières, entourées de maisons sur arcades. 

Lauzerte

Lauzerte
 
Une certaine douceur de vivre irradie la vielle ville, malgré les coups de vents qui la traverse, aujourd'hui. Ce village en amande est parcourue par une seule ruelle en spirale qui en fait tout le tour. Des remparts qui ceinturaient le village au Moyen-Age, il reste la barbacane et l'ancienne salle d'armes. D'admirables bâtisses du XIIIe siècle, à façade de bois et fenêtres géminées, côtoient de superbes demeures renaissance à fenêtres à meneaux, ou à colombages et pierres blanches. 

Lauzerte

Lauzerte

Plus loin, je croise la route de Castelnau-Montratier. L'architecture de l'église m'interpelle. Je m'arrête. Au cœur du village, cette église se dresse avec son énorme coupole étonnante pour un village si petit. Presque, je me croirai à Montmartre, au Sacré-Cœur.  Je déambule quelques minutes dans les jolies rues adjacentes. Il y a de jolies maisons cossues, signes de richesses passées.

Castelnau-Montratier

 
La porte de l'église est entrouverte... J'y jette un œil et entre tout le corps, sans faire de bruit. Quelle déception! C'est presque vide. Il y a vraiment très peu de décorations. Je m'attendais à quelque chose de bien plus fourni et cossu, compte tenu de la claque visuelle reçue à l'extérieur.

Eglise Saint-Martin Castelnau-Montratier
 
J'arrive au point d'orgue de cette balade à moto, le village de Montpezat-de-Quercy. De là, je vais partir au sud pour revenir chez moi. Mais pour l'heure, je trouve la collégiale Saint-Martin. Elle fut bâtie au XIVe sur ordre de Pierre des Près qui fut cardinal et vice-chancelier des papes d'Avignon. Elle recèle un trésor à découvrir en appuyant sur un petit bouton...
 
Montpezat-de-Quercy
 
Il s'agit d'une splendide tapisserie de haute-lisse flamande du XVIe siècle. La vie de saint Martin y est racontée à la façon d'une bande dessinée tissée. La qualité des drapés, la richesse du décor et les expressions des personnages en font une pièce remarquable et remarquée.

Le trésor de la basilique Saint-Martin - la tapisserie de haute-lisse flamande du XVIe

Maintenant, je prends la route du retour. Lafrançaise ne me laisse pas un grand souvenir. Je rate la route amenant à Notre-Dame-de-Lapeyrouse... Mince alors! Sur le moment, impossible de me rappeler du nom!! J'aurais aimé voir cette église de style romano-byzantin en pierre blanche rayée de brique rouge. Ce sera pour une autre fois. 
 
Je termine la balade en rejoignant les faubourgs toulousains et Tournefeuille.

Sources et crédits de cet article :

Le site de France Voyage consacré au Quercy Blanc
Le Tarn-et-Garonne inattendu - Découverte du Quercy Sud-Ouest
Découvrir la cité de Lauzerte
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