Non!! Ceci n'annonce pas le titre d'un livre du célèbre Stephen Hawking destiné à être la suite d' « Une brève histoire du temps ». Ce n'est pas, non plus, le dernier traité d'imagerie cardiovasculaire. Pas plus que le dernier livre blanc sur « Whisper Valve avec fonction de diagnostic ». 


Non! C'est juste une brève histoire de valve d'échappement et de solution de nettoyage/dégrippage/entretien. 

Pour introduire ce sujet délicat, je passe par une présentation de la solution technique de l'échappement des gaz sur une moto. Je parle, bien sûr, de ce qu'on appelle communément le pot d’échappement. Le lecteur averti peut, bien évidemment, passer cette partie. 

Pièce centrale de la mécanique, c'est donc cet équipement moto qui sert à évacuer les gaz de combustion hors de la zone du moteur. Au même titre qu’une durite aviation, un clignotant, un sabot moteur ou la selle, le pot d’échappement est un élément de personnalisation pour les motards, mais cela, c'est une autre histoire dont je ne parlerai pas ici.

Le pot d’échappement d'une moto : à quoi ça sert ?

Le pot d’échappement, pour les voitures comme pour les motos, a pour but de laisser s’échapper les gaz brûlés qui peuvent créer un dysfonctionnement pour le moteur et être nocifs pour la santé (toute ressemblance avec certaines fonctions similaires de l'être humain n'est peut-être pas pure coïncidence...) : c’est pourquoi il est toujours placé à l’arrière du deux-roues. Les pots d’échappement ont aussi pour utilité de réduire les émissions de ces gaz polluants et réduire la pollution sonore grâce au silencieux.

Quatre pièces constituent le pot d’échappement, chacune ayant une fonction précise.

Système d'échappement de la BMW R1250 GS Adventure

1ere partie : le collecteur d’échappement, comme son nom l’indique, regroupe les sorties des cylindres vers une sortie commune. Le collecteur peut parfois contenir un catalyseur destiné à réduire la pollution. Il est placé non loin du moteur et toujours avant le silencieux. 

2ieme partie : ensuite, pour certains collecteurs, se trouve cette fameuse valve d’échappement. D'après la littérature, elle a une double fonction. Lorsqu’elle est en position fermée, elle réduit le volume sonore à bas régime et apporte du couple (force moteur). Elle réduit aussi les pertes par «courcircuitage», c’est-à-dire le passage direct des gaz frais dans l’échappement lors de la phase de croisement des soupapes. À régime moteur plus élevé, la valve passe en position ouverte, libérant ainsi la sonorité du moteur jusqu’à la limite du bruit validé lors du test d’homologation. Le sujet de ce billet concerne donc cet organe, en particulier. C'est la partie entourée en rouge du schéma ci-dessus. Sur une BMW R1250 GS Adventure, je pense que ce truc ne sert à BMW qu'à avoir son homologation Euro 4... 

3ieme partie : le raccord, quant à lui, est la pièce qui fait la jonction entre le collecteur et le silencieux. Lorsque le raccord est défectueux, le niveau sonore de l’échappement augmente très fortement.

4ieme partie : Enfin, le ou les silencieux d’échappement ralentissent et détendent les gaz afin de les refroidir et de diminuer le bruit grâce à la chicane ou « DB killer ».

C’est cette partie de l’échappement qui amène un style visuel (si l'utilisateur y est sensible...) et acoustique (agression ou pas de nos oreilles de passants...) à la moto. Mais c’est avant tout une pièce technique qui améliore ou dégrade les performances du moteur et son fonctionnement si elle est défectueuse.

Et pour la moto BMW R1250 GS Adventure, ce qui « déconne » en premier dans le circuit d'échappement, c'est cette « p'@#n » de valve d'échappement. Pourquoi ? Et bien parce qu'il s'agit d'un ensemble de pièces mécaniques, actionnées par des câbles et des ressorts, dans un endroit atteignant des températures de plus de 800 degrés. Les diverses pièces qui constituent cette valve vont donc s'altérer avec les gaz d'échappement, le temps et la température extrême. Cela favorise l'apparition de la corrosion. Elle va, en conséquence, devenir de plus en plus encrassée et finir par se gripper. 

Quand cela se produit, un défaut moteur est annoncé à l'écran servant de tableau de bord et le moteur perd en efficacité. BMW propose de la remplacer à un prix totalement indécent. C'est là qu'on est content d'avoir pris la garantie cinq ans...  Ce qui n'est pas mon cas, biloute! Quand la panne se produit après le terme de la garantie BMW, deux autres solutions existent. Un entretien régulier qui la ferait durer un peu plus longtemps, peut-être...  Ou la retirer et ajouter un boitier électronique permettant de supprimer le message d'erreur, en faisant croire au calculateur moteur que la valve fonctionne bien. Cela s'appelle un leurre de valve. 

Cet article s'intéresse uniquement à l'entretien de la valve d'échappement comme un hymne à la fée du logis que chaque motard(e) est... Ceci, afin de voir si elle garde son efficacité dans la durée. La valve, hein!! Pas la fée du logis... Il faut noter que la firme BMW considère cette pièce comme un consommable et qu'il n'y a aucune préconisation d'entretien, que ce soit en concession ou en « Do It Yourself  » (DIY ou « Faire soi-même » en langue de Molière). 

Je réalise ce premier entretien le 21/12/2023 et la moto a 50 000 km. Le défaut moteur au tableau de bord n'est jamais apparu. A cette date, ma moto a 3,5 ans et elle n'est plus sous garantie depuis 6 mois.

Localisation de la valve

Démontage du capot protecteur 

La valve est un peu oxydée. Il n'y a pas de dépôts particuliers. Les câbles coulissent correctement, mais les parties mobiles de la valve sont un peu dures, par endroit. Ces parties mobiles sont légèrement grippées. Les ressorts et les câbles ont de légères adhérences. Je brosse le tout, nettoie et passe un coup de soufflette avec mon compresseur. Pour lubrifier tout cela, j'utilise une popote de mélange de graisse cuivrée pour la tenue aux hautes températures et un produit dégrippant de la marque WD40. 

Graisse cuivrée à gauche - produit dégrippant à droite

Je mélange de petites quantités pour avoir une sorte de pâte pas trop liquide et pas trop épaisse, non plus. 


Quand j'ai ce que je souhaite, j'arrête et badigeonne les parties mobiles de la valve. J'injecte également du produit dégrippant dans les gaines des câbles.  


J'actionne manuellement les parties mobiles de la valve avec un tournevis, jusqu'à ce que les adhérences senties disparaissent. 
Une fois cela fait, je démarre la moto pour voir la valve s'actionner, et constater que tout est bon. Je remonte les différents capots et éléments de protection et pars rouler un peu. Clairement, la montée en température du pot d'échappement fait qu'une légère odeur de brûlé arrive. J'imagine que c'est le surplus de produit dégrippant qui dégage cette odeur. 

Les semaines s'écoulent et après avoir roulé plusieurs fois sur trois cents kilomètres environ, il n'y a plus d'odeur. 

Après 14 mois, juste avant de partir pour le Maroc, j'ouvre la valve le 22 février 2025. La moto a maintenant 62 000 km. Soit 12 000 km de plus que lors du nettoyage décrit plus haut. 

Valve après 12 000 km suite au premier nettoyage et graissage

Il y a un dépôt de poussière indéniable et une sorte d'agglomérat logé dans le haut de la valve.  Dès que je le touche, cela s'effrite en poussière. Les parties mobiles coulissent sans adhérence. Bon, ben cela a l'air plutôt bien. Je passe un coup de soufflette avec le compresseur. Je dégrippe, nettoie et badigeonne, à nouveau, avec mon mélange de graisse au cuivre et de dégrippant. Je referme le tout. Je contrôlerai, à nouveau, dans 10 000 km, au retour du Maroc. 
 
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