Voilà un nouveau week-end découverte des paysages du Tarn et des alentours, à moto. Celui-ci se passe début mai 2024, alors que les bourgeons sont en pleines éclosions et que les feuilles sont enfin sorties. Les prévisions météorologiques prévoient une bonne part de draches, ondées, saucées et autres grains...

 Le col de l'Espinouse par Rosis

Rien qui ne puisse m'empêcher de rouler à moto. Je ne pourrai juste pas aller à la pêche à la truite, en raison des courants tumultueux et des flots bien trop maronnassent. J'irais bien faire un tour du côté de l'Espinouse par la route de Rosis, ma foi! Dès fois que la météo soit meilleure, là-bas...
 
Itinéraire Suivi: 


Je pars donc à Bouyrols, dans le Tarn, de bonne heure bien que la « fête du travail » ait commencée. La pluie arrive peu après Quint-Fontsegrives. Elle ne me quitte pas jusqu'à l'arrivée, tout en se transformant en déluge. Cela dure, d'ailleurs, toute la journée. Je fais un tour à pied, en forêt, le temps de m'oxygéner. 

Le lendemain, jeudi 2 mai, la pluie est toujours là. En début d'après-midi apparaît une accalmie. Je pars pour une petite balade à moto. Je vise les environs de Castres. C'est le trajet de couleur verte sur la carte des itinéraires ci-dessus. Cela fait plusieurs mois que je repère quelques petites routes, en me demandant:  

« - Mais où peuvent-elles bien mener ? »

C'est l'occasion d'aller voir. Je trace un itinéraire de 80 kilomètres. Pas sûr que toutes ces routes, de couleurs blanches sur la carte, soient ouvertes... Partout. Je verrai bien. J'estime la durée de la balade à quelque chose qui fera entre deux et trois heures de promenade. 

Je rejoins, d'abord, une toute petite route du côté du village des Salvages. Ici, j'ai repéré un panneau annonçant une église du XIIIe siècle, avec une magnifique côte, à grimper. Là, j'y accède par le haut et le chemin de la Vidalèse, après avoir pris l'ancienne route de Roquecourbe. 

Chemin de la Vidalèse sur les hauteurs des Salvages et de Castres

Ainsi faisant, je descends vers l'église Saint-Etienne-de-la-Bernardié. Malheureusement, je trouve porte close. Impossible d'aller faire un tour à l'intérieur. La côte, à descendre pour moi, est impressionnante. Je roule entre dix et trente kilomètres à l'heure... La vue est superbe.  

Eglise Saint-Etienne-de-la-Bernardié des Salvages

Arrivé en bas, je pars vers le centre de Castres. Avant le supermarché, je bifurque sur une toute petite route conduisant du côté de la colline de La Parulle, là où j'ai déjà fait la belle randonnée éponyme. Là aussi, cela faisait un moment que je voulais la prendre, cette petite route à gauche. Elle mène au hameau de Tournemire et à celui de Saint-Hyppolite, avant de revenir sur les hauteurs de Castres par la jolie route des crêtes. Au bout de quelques centaines de mètres, la route des crêtes se transforme en chemin du Landou. Castres est à peine à quelques kilomètres, et je suis dans une belle campagne et en forêt.

Le chemin du Landou aux abords de Castres

Au bout du chemin du Landou, la vue sur Castres et la Montagne Noire, un peu plus loin, est superbe. Je rejoins le chemin du Bel-Air et, de là, je retrouve une route de taille bien plus importante. C'est l'avenue du Sidobre. 

Castres 

Depuis le départ, mon allure oscille entre 20 et 40 hm/h avec quelques pointes à 50... Vu l'étroitesse des routes et, parfois, la forte pente, cela est tout à fait agréable de rouler ainsi. Cet itinéraire va au-delà de mes espérances, de ce point de vue. Je roule tranquille, le nez au vent. Je traverse la ville par de petites rues croisant de belles avenues. Toujours chemin faisant, je me retrouve, ainsi, sur le versant de La Montagne Noire, près de Saix avant d'arriver à Viviers-lès-Montagnes. 

Viviers-lès-Montagnes 
 
La Montagne Noire se dessine à l'horizon. Viviers-lès-Montagnes, connu sous la Révolution sous le nom de Vivers-la-Montagne, est une commune essentiellement agricole. L'histoire ne donne pas la raison de la perte de ce petit « la » transformé en petit « lès » dans le présent... On sait juste que le terme « viviers » vient du latin vivarium pour « pièce d'eau d'étendue restreinte destinée à l'élevage des poissons pour la consommation ». On sait aussi que « lès » avec l'accent grave sur le « e » signifie « à côté de » ou « près de ». Alors ? Viviers-lès-Montagne ou Viviers... à côté de... la montagne... Mais pourquoi mettre ce « s » à la fin de montagne... Un vrai mystère ce nom!

J'ai le souvenir d'avoir acheté des victuailles à des maraîchers et des volaillers de ce village sur le marché de Castres, un samedi matin. Le village est une bastide, érigée en 1337 face à la Montagne Noire, organisée sur le principe d'une double structure. La partie haute avec le château et la partie basse avec les habitations.

Au moment de repartir, le ciel s'obscurcit et une averse me rince abondamment. Je suis, maintenant, en direction d'Escoussens. J'apprécie le vert abondant!


Escoussens

Arrivé à Escoussens, j'amorce la remontée vers le nord et la ville de Labruguière, afin de revenir dans le Sidobre. Ainsi, je me rapproche du centre de Castres avant de m'en écarter au hameau de Lagarrigue pour rejoindre Valdurenque. De là, je pars vers Noilhac et remonte vers la route du Sidobre menant à Brassac. Je l'emprunte juste quelques minutes, pour rejoindre la toute petite route menant à Burlats. 

Burlats

Cela fait trois heures que je roule. J'arrive chez moi, ravi de ce parcours de 94,8 kilomètres mené selon un train de sénateur... Cette allure lente m'assure une très jolie promenade. De toutes les manières, il eut été impossible de rouler plus vite, sans danger.

Le vendredi 3 mai, la pluie est toujours de la partie... En fin d'après-midi, le soleil montre quelques rayons. Du coup, je pars pour une balade de 109 kilomètres, à l'opposé de celle d'hier. Je vais être en plein cœur du Sidobre, cette fois... C'est le tracé de couleur violette, sur la carte des itinéraires ci-dessus.  Je rejoins, à nouveau, Burlats et pars sur Lacrouzette. 

En effet, j'ai envie de parcourir la route au cœur du sentier des merveilles, à Crémaussel. De là, je rejoins le hameau du Cros et descends vers le barrage du Lusières.

Descente vers le barrage de Lusières


Je parcours la campagne et remonte au nord de Brassac. Je passe à Cambous, lieu de ma première visite,  lorsque je cherchais une maison de campagne, fin 2021.  De là, je remonte tranquillement vers Lacaze. Je monte encore un peu, avant de redescendre vers Ganoubre et son église pointue. 

Lacaze

Ganoubre

Je suis à l'extrémité de la boucle prévue. A présent, je reviens vers Bouyrols. Je connais bien toutes ces routes maintenant. Tiens, non ! Pas celle qui se présente à ma droite, là! Je l'emprunte. Elle me conduit sur les hauteurs de Vabre. La vue sur le village est superbe. 

Vabre


Je n'ai plus que quelques kilomètres à rouler pour arriver chez moi. 
 
Le lendemain, c'est le samedi 4 mai, jour de ma fête. Je m'offre une grande boucle aujourd'hui. Elle fait environ 310 kilomètres.  A 8h45, je suis prêt. La trace est celle de couleur bleue, sur la carte des itinéraires ci-dessus. Je pars cap au sud-est, afin de traverser le Sidobre et de rejoindre Anglès et ensuite, Labastide-Rouairoux. Je m'offre une belle portion hors bitume, en passant par une route forestière. 
 

Labastide-Rouairoux

Ainsi j'arrive à Labastide-Rouairoux. De là, je passe dans le département de l’Hérault, et pars dans le Minervois. La route est agréable à moto, mais je trouve le paysage trop monotone, trop sec et la végétation est bien trop basse. Cette partie ne présente pas un grand intérêt, si je ne me fie qu'à mon point de vue. Et j'en ai bien le droit, ma foi! Si je garde ce tracé, j'ai une optimisation à faire.

Minervois

Cela change du tout au tout, quand j'arrive au-dessus de Saint-Chinian. Le paysage devient bien plus vallonné. Des vignes apparaissent. Ce sont celles du vignoble de Saint-Chinian. Les massifs du Caroux et de l'Espinouse apparaissent aussi au loin. C'est bien plus beau que précédemment. A conserver et à fouiller pour un futur tracé.

Peu après le village de Berlou 

Au nord de Saint-Chinian 

A l'heure du déjeuner, j'entre dans Roquebrun, une grosse bourgade qui semble plutôt touristique. Il est 12h15. Vu mon tracé à suivre, soit je trouve un restaurant ici, soit je vais devoir attendre Bédarieux. Roquebrun est vraiment un joli bourg. Il y a trois ou quatre restaurants. Je m'arrête au « Petit Nice » (voir la carte des Coins du Babaz), attiré par sa belle terrasse donnant sur un vieux pont et l'Orb.

Roquebrun
 
Je profite d'être bien installé pour prendre des renseignements sur ce village qui m'était totalement inconnu, jusqu'à aujourd'hui. Il s'avère que le lieu est très touristique et qu'il est considéré comme un joyau du Languedoc. Il est d'ailleurs surnommé « Le petit Nice de l'Hérault » en raison de son climat doux et de ses journées ensoleillées. Bingo! Cela explique le nom du restaurant... 

En effet, Roquebrun est niché au bord de la rivière Orb, il offre des panoramas à couper le souffle sur les collines environnantes. Les ruelles médiévales sont un véritable voyage dans le temps. Des moulins en bordure de l’Orb aux vestiges de la tour carolingienne, chaque pierre raconte une histoire. Le vieux pont, que j'évoque plus haut, fut construit en 1870. 
 
Je repars vers 13h30, cette fois pour Faugères et Bédarieux. Là aussi, les paysages sont somptueux et la route est très agréable à faire, à moto. Au détour d'un chemin vicinal, pris à la sortie de Bédarieux, je me trouve sur les hauteurs d'un superbe village fortifié.


Villemagne-l'Argentière

Pont submersible héraultais

Il s'agit de Villemagne-l'Argentière. Le village, situé en retrait de la vallée de l’Orb et en bordure de la Mare, est niché dans un écrin de verdure au cœur du Parc Naturel Régional du Haut Languedoc. L'endroit paraît paisible et charmant. J'y descends par cette route très étroite. J'arrive au pied de la rivière. Là, j'ai deux choix : 
- Soit partir à droite sur une sorte de passerelle où je pourrai, peut-être, passer avec la moto. En ai-je le droit ? Pas sûr du tout... Je pourrais bien me retrouver bloquer de l'autre côté.
- Soit partir à gauche en longeant la rivière « La-Mare » par une route submersible. Les fameuses routes submersibles qui font régulièrement l'objet de drames aux actualités... J'opte pour ce choix, puisqu'il ne pleut pas aujourd'hui. 

Ensuite, je poursuis par de petites routes me conduisant à Rosis et me permettant d'accéder au col de l'Espinouse ainsi qu'au célèbre village de Douch.

Montée vers Rosis

Passage au hameau de Rosis
 
Les vielles pierres de Rosis transpirent les belles histoires entre crêtes escarpées et vallées mystérieuses. La commune s’étend fièrement sur ce vaste territoire, allant du mythique plateau du Caroux jusqu’à la haute vallée de la Mare à Andabre. Les crêtes déchiquetées offrent des panoramas majestueux, tandis que les ruisseaux d’Arles et du Casselouvre chantent leur douce mélodie. Le moulin de La Fage, pas très loin, veille sur ces eaux cristallines, comme un gardien du temps. 
 
De là, je peux rejoindre le col de l'Espinouse par cette route qui m'était encore, il y a quelques heures,  totalement inconnue. Je la trouve superbe. Je croise la seule bifurcation, possible en véhicule motorisé,  qui mène au cul-de-sac de Douch. J’écarquille les yeux pour voir si j'aperçois ne serais ce qu'un peu la terrasse de la table d'orientation du Caroux (voir cet article sur cette magnifique, mais difficile randonnée), sans succès. 

La route d'accès au village de Douch

Douch, superbe bourgade dont l’église Sainte-Marie-de-Douch se dresse au cœur du village, ses pierres centenaires portant les secrets des générations passées. J'y suis passé, il y a peu, à pied lors de la randonnée évoquée ci-dessus. Les hameaux disséminés dans la montagne, tels que le célèbre Héric (avec ses gorges magnifiques) et le Plo des Brus, racontent des histoires de bergers et de paysans, de joies et de peines (voir aussi le lien de la randonnée évoquée précédemment).

Montée vers le col de l'Espinouse 

Et je débouche sur le col de l'Espinouse à une altitude de 1124 mètres. Souvent, je suis passé ici, mais toujours par la route arrivant en face.
 
Tout là-haut, loin du tourisme de masse et des sites phares du département de l'Hérault, l’Espinouse se dévoile. Si le Caroux commence à être célèbre, au-delà des frontières de la vallée de l’Orb, l’Espinouse reste un parfait inconnu pour beaucoup. Demandez à un Héraultais du sud s’il connaît l’Espinouse, et il vous répondra peut-être qu’il n’y est jamais allé, voire qu’il ne sait pas de quoi vous parlez! Surtout si ce sont de nouveaux arrivants qui sont légions dans la région. Pourtant, ce territoire est un joyau pour les curieux de nature. L’Espinouse offre une palette d’itinéraires enthousiasmants, partant à l’assaut de reliefs boisés et rocheux. Des vallons sauvages vierges de tout sentier, des reliefs escarpés appellent le randonneur à l’aventure. C’est un lieu d’exploration pour les amateurs de randonnées isolées et sportives. Ici, la curiosité est largement récompensée.

Le col de l'Espinouse 

L’Espinouse est un appel à la découverte, à l’isolement, à la contemplation. Dans l’ombre de ses crêtes, on peut trouver ce que l'on cherche, loin des plages et du tumulte. Moi, aujourd'hui, jour de ma fête, j'y ai trouvé le calme et la sérénité accompagnés d'un plaisir intense. 

Il est temps de rentrer par une route mainte fois parcourue, mais dont je ne me lasse jamais. Elle passe par Cambon-et-Salvergue, La-Salvetat-sur-Agout, Brassac ou je m’arrête quelques minutes, avant de continuer jusqu’à Vabre puis chez moi. 

Depuis le vieux pont de Brassac


Je n'ai plus qu'à retirer la portion minervoise (évoquée au début) de cet itinéraire pour me construire un magnifique tracé à refaire dans quelque temps, en m'échappant à droite et à gauche, pour découvrir de nouveaux joyaux. 

Dimanche 5 mai, je rentre à Toulouse. La température a fait un bon de 15 degrés et il ne pleut plus. 

Sources et crédits de cet article :

Le site de Tarn Tourisme avec le lien ciblé sur la ville de Castres.
La découverte du Petit Nice de l'Hérault : Site Tourisme Minervois-Caroux.
Les spots touristiques du grand Orb : Villemagne-l'Argentière.
Le site de Terre Fertile sur l'Espinouse
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