Quatre ans que j'attends de voir Notre Dame du Montalet. Cette année, je pensais enfin concrétiser ce projet en empruntant le sentier de randonnée depuis Lacaune, 18 km environ et sept heures de marche. Mais la canicule s’est installée, rendant cette option impossible pour moi. 


Qu'à cela ne tienne, j'organise une balade à moto passant par le col, et je ferai les derniers mètres vers le Pic et la statue, à pied. Au cœur des Monts de Lacaune s’élève le Pic du Montalet, sentinelle minérale du Tarn. Culminant à 1 259 mètres, il est le troisième plus haut sommet du département. De là-haut, à priori, le regard embrasse les monts d’Aubrac, les confins du Massif central et, par temps clair, les Pyrénées lointaines. Ce n’est pas ma première visite au col de Montalet, mais c’est bien la première fois que je monte jusqu’au Pic éponyme

Itinéraire suivi : 


Comme d'habitude, depuis que la chaleur est installée durant ce mois d'août (voir l'article précédent, ici), je démarre à l'aube. Direction Vabre par une température de 18 degrés à 6h45. La D55 est coupée et l'accès à Camalières est impossible. Je suis dérouté sur le hameau du Cruzis et la magnifique forêt de Montagnol. Ainsi, je rejoins Sablayrolles puis Espérausses où je retrouve la route prévue. 

C'est assez étonnant les variations de températures. Par moment, la chaleur m'attrape et le thermomètre affiche 23 degrés, puis au détour d'un virage, d'une descente dans un vallon, le froid me saisit et le thermomètre affiche 15 degrés. 

J'arrive à Lacaune et rejoins la route du Pic de Montalet. J'arrive au sommet à 8h45. Je gare la moto et part à pied, afin de rejoindre la statue qui me nargue depuis quatre ans. 

Tracé du chemin à faire à pied : 


La distance à parcourir est d'environ 500 mètres d'après ma carte. Le col de Montalet est à 1207 mètres, tandis que le Pic et la statue sont à 1259 mètres. 

Chemin d'accès à la statue depuis la route

Le sommet du Montalet fut d’abord le théâtre de cultes païens, rendus aux divinités de la nature et aux forces invisibles. Puis, au XVIIIe siècle, l’Église catholique y établit un pèlerinage. Mais les réjouissances dégénérèrent, mêlant dévotion et débordements. En 1770, l’évêque de Castres interdit toute procession. Six ans plus tard, un nouvel évêque rétablit le pèlerinage, à condition de séparer hommes et femmes, de ne pas cheminer après le coucher du soleil, et d’ériger une croix au sommet.



Cette croix fut remplacée en 1882 par la statue actuelle de la Vierge, qui depuis veille sur les marcheurs et les croyants. Elle est devenue un repère, un symbole, une présence. On dit que les jours de grand vent, ses bras semblent s’animer, comme pour bénir la terre en contrebas.

Depuis l’installation de la statue de Notre-Dame du Montalet en 1882, les pèlerins affluent chaque année, portés par l’espoir d’un soulagement, d’un miracle, d’une paix retrouvée.

Arrivée à la statue 


On raconte que certains, montés avec le poids de la douleur dans les jambes ou le cœur, sont redescendus légers, transformés. Des témoignages évoquent des maux soulagés, des douleurs dissipées, des maladies apaisées. Rien d’officiel, rien de médicalement certifié — mais dans les replis de la foi, la science ne dicte pas toujours les lois.


Ces guérisons, souvent qualifiées de spirituelles ou psychosomatiques, sont attribuées à l’intercession de la Vierge. Les croyants parlent d’un souffle, d’une chaleur, d’une présence. Le lieu lui-même, baigné de silence et de lumière, semble favoriser l’introspection et la réconciliation intérieure.


Chaque année, lors du pèlerinage du 15 août, les chants montent vers les cieux et les prières s’élèvent comme des offrandes. Certains viennent pour remercier, d’autres pour demander. Tous repartent avec quelque chose — parfois une guérison, parfois une réponse, parfois simplement un peu de paix.

Panorama visible devant le socle monumental de la statue 

Chemin de croix 
Sur les flancs du Pic du Montalet, avant que l’on atteigne la statue de Notre-Dame dressée sur son socle de neuf mètres, un chemin de croix en fonte guide les pas et les pensées. Érigé en 1882 à la suite d’une retraite spirituelle prêchée par le père Jean de la Dresche, ce parcours sacré ponctue l’ascension de stations silencieuses, chacune marquant une étape de la « Passion du Christ ».

Chaque station, figée dans le métal et le temps, invite à la méditation. Les pèlerins s’y arrêtent, parfois à genoux, parfois en silence, parfois en prière. Le sentier, bordé de hêtres et de bruyères, devient alors un sanctuaire à ciel ouvert. L’effort physique de la montée se mêle à l’effort intérieur, et le souffle court devient offrande.


Ce chemin n’est pas seulement un rite religieux : il est aussi un rite de passage. Il transforme la randonnée en pèlerinage, la marche en quête. À mesure que l’on gravit les pentes, les douleurs du monde semblent s’éloigner, remplacées par une paix étrange, presque palpable.


Et lorsque l’on parvient enfin au sommet, là où la Vierge domine les vallées, le dernier regard porté sur la dernière station semble clore un chapitre intime. Le vent, les cloches lointaines, les murmures des feuilles — tout semble dire que l’on est arrivé, non seulement au bout du sentier, mais au seuil de quelque chose de plus grand.

Notre-Dame-de-Montalet

Retour au parking 

L'aller-retour prend 30 minutes. L'accès n'est très facile en raison des marches dans les rochers. La vue depuis le socle de la statue, quand c'est dégagé comme aujourd'hui, est superbe. 

La route du retour passe par le lac du Laouzas et par le lac de la Raviège. 

Lac du Laouzas

J'arrive à la maison à 11h15, soit 4h30 après mon départ matinal me permettant d'éviter les chaleurs infernales. Le thermomètre affiche d'ailleurs 30 degrés et cela monte encore, bien sûr... 

Sources et crédits de cet article :


Site de l'office de tourisme du Tarn : page spécifique sur le Pic du Montalet

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